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teurs eux-mêmes. Il comprit bientôt qu’il faisait fausse route ; aussi résolut-il de se garer désormais des traductions, et de ne s’attacher qu’aux bons écrivains, à Cicéron entre autres, dans le but de se former au style et à l’éloquence. Pour recueillir des fruits abondants de ses lectures, il se forma vite une bonne méthode : c’était de lire plusieurs fois le même livre, et de comparer le commencement avec le milieu, et le milieu avec la fin, moyen efficace de retenir le fil du discours, et de s’habituer à la synthèse des idées.

La persévérance est un des principaux traits du caractère de Budé. Lorsqu’il rencontrait quelque point obscur chez un auteur latin, jamais il n’allait en avant sans l’avoir éclairci. Cette habitude de ne point abandonner la partie pour un mot ou un passage difficile, le rendit en peu de temps bon latiniste.

L’étude du grec vint bientôt enflammer son zèle. À cette époque, Georges Hermonyme de Sparte se rendit à Paris ; c’était un homme dont le savoir n’était pas très-étendu ; mais comme il était le premier helléniste qui eût paru en France, on le recherchait beaucoup. Budé ne tarda pas à faire sa connaissance. Il le fit venir chez lui, et lui paya ses leçons au prix de l’or[1]. Her-

  1. On nous dit que Budé lui donna cinq cents écus d’or pour ses quelques leçons.