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COUCHES DE LA SÉRIE DE TRANSITION.

la surface du globe occupées par des formations secondaires et tertiaires. Et si nous venons à étudier plus spécialement leurs relations avec l’état de l’agriculture, là où la société humaine s’est établie à demeure pour y appliquer son industrie à la culture du sol, ce sont ces mêmes formations amoncelées suivant un ordre de succession que l’on serait tenté de prendre pour l’ouvrage du hasard qui semblent présenter les conditions les plus avantageuses au travail du laboureur. Les mouvemens des masses liquides qui ont transporté les matériaux des différentes couches à la place qu’ils occupent maintenant les ont mélangés suivant un ordre et dans des proportions qui, à des degrés divers, favorisent le développement des productions végétales dont l’homme a besoin pour sa propre existence et pour celle des animaux domestiques qu’il a réunis autour de lui.

La conversion de la substance des roches même les plus solides en un sol propre à l’entretien de la végétation est un phénomène dont on peut se rendre suffisamment compte par une exposition prolongée à l’action des agens atmosphériques. La désagrégation produite par les vicissitudes du chaud et du froid, de la sécheresse et de l’humidité, suffit à réduire la portion superficielle de la plupart des couches en une terre végétale pulvérisée, en un terreau dont la fertilité est ordinairement en rapport avec la nature intime des élémens qui entrent dans leur composition.

Les trois matériaux qui dominent dans toutes ces couches sont des terres siliceuses, argileuses ou calcaires. Chacune de ces terres, prise séparément et dans son état de pureté, est comparativement stérile : l’addition d’une petite proportion d’argile donne au sable plus de ténacité et de fertilité ; si à ce premier mélange il s’ajoute une certaine quantité de calcaire, le sol est aussi favorable que possible à l’agriculture ; et lorsque ces substances ne se trouvent point associées dans les propor-