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SUPPLÉMENTAIRES.

de l’appareil dont ils font partie, le bocal et la membrane qui le recouvre jouent le même rôle que le péricarde dans le nautile ; l’eau du bocal représente le fluide péricardial. Si une petite vessie était placée au col du ballon qui les surmonte, et suspendue à l’intérieur de la cavité comme un siphon artificiel, la vessie, remplie d’eau, représenterait le siphon du nautile distendu par le fluide péricardial, et l’air comprimé dans l’intérieur du ballon représenterait celui de l’intérieur des chambres aériennes.

La différence qu’il y a entre ces deux appareils, c’est que, dans le nautile, le péricarde entier est une membrane flexible, et que la presque totalité du fluide péricardial peut être chassée dans le siphon, tandis que dans le ludion, la membrane seule qui recouvre le bocal est extensible et qu’une petite partie seulement de l’eau du bocal peut être chassée dans le ballon.

C’est donc le même principe qui cause un changement dans la pesanteur spécifique, en faisant varier la quantité de matière contenue soit dans la coquille, soit dans le ballon, sans que leur volume respectif en soit modifié.

Page 288. Les tentacules, qui, lorsqu’ils sont épanouis autour de la tête, retarderaient tous les mouvemens de progression de l’animal, peuvent suivre le corps et la coquille dans des mouvemens rétrogrades, sans y opposer aucun obstacle matériel. De même aussi la portion de la coquille qui se trouve à l’avant dans tous les mouvemens rétrogrades qu’exécute l’animal, soit pour monter ou descendre, soit pour flotter à la surface des eaux, est précisément celle qui éprouve le moins de résistance de la part du fluide dans lequel elle se meut, en même temps que cette portion de la face dorsale de l’animal est celle qui oppose le plus de résistance aux chocs qu’elle peut recevoir de la part des autres corps, soit pendant qu’elle flotte à la surface, soit lorsqu’elle tombe au fond de la mer.

Page 290. M. Owen fait observer que le capuchon ou disque musculaire aplati du nautilus pompilius semble disposé pour être le principal organe de locomotion de l’animal lorsqu’il rampe au fond des eaux ; et que, dans la position renversée du mollusque, cet organe offre une grande ressemblance avec le pied d’un gastéropode. À l’état de repos ou de rétraction, il peut remplir les fonctions d’un opercule, et défendre l’entrée de la coquille. (Voyez Owen, On the Pearly nautilus, page 12.) L’animal pouvait aussi s’aider de ses nombreux tentacules, soit dans ses mouvemens de progression, soit pour se fixer au fond.

Page 291. Dans le cas d’animaux qui auraient fin siphon et une coquille chambrée, mais point de fluide péricardial dont ils pussent remplir leur siphon, l’accroissement et la diminution de la pesanteur spécifique pourraient s’expliquer par l’admission dans le siphon, et l’expul-