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NOTES.

venir la demeure de l’homme. Nous avons vu (page 20), dans la note du docteur Pusey que l’idée d’un pareil premier acte de création avait été admise par plusieurs des pères de l’église, ainsi que par Luther.

Page 56. Le professeur Kersten a trouvé des cristaux de feldspath prismatique bien distinct sur les parois d’un fourneau dans lequel on avait fondu du schiste cuivreux et des minerais de cuivre. Parmi ces cristaux de formation pyrochimique, il s’en trouvait de simples, et d’autres qui étaient réunis deux par deux ; ils étaient composés de silice, d’alumine et de potasse. Cette découverte est fort importante pour la géologie, à cause de l’appui qu’elle offre à la théorie de l’origine ignée des roches cristallines, dans lesquelles le feldspath joue d’ordinaire un rôle très important. Tous les essais que l’on a faits pour produire artificiellement de semblables cristaux de feldspath ont été jusqu’ici sans résultat. — Voyez les Annales de Poggendorf, n° 22, 1834, et l’Edinb. New Phil.journ. de Jameson.

Le professeur Mitscherlich a également réussi à produire synthétiquement par la chaleur des cristaux artificiels de mica. Ce résultat ne peut s’obtenir que très difficilement, et seulement en faisant passer, avec une grande lenteur, de l’état fluide à l’état solide, les ingrédiens qui entrent dans la composition des cristaux, comme l’on suppose qu’ils ont dû se refroidir avec une lenteur excessive dans la formation du granite et des autres roches primitives où le mica entre dans une grande proportion. Quant aux roches trapéennes, d’une formation ignée plus récente, où le mica est rare, tandis que les cristaux de pyroxène s’y trouvent en abondance, il est probable qu’elles ont subi un refroidissement beaucoup plus rapide que les roches de la série granitique, et M. Mitscherlich a formé des cristaux de pyroxène synthétiquement à l’aide de leurs élémens mis en fusion, et refroidis avec beaucoup plus de rapidité que dans la production artificielle du mica.

Les expériences qu’a faites sir James Hall en 1798, sur le whinstone et sur la lave, ont signalé pour la première fois l’influence d’un refroidissement lent et graduel sur la production de corps de cette espèce à l’état cristallin. De semblables expériences ont été faites sur une plus grande échelle par M. Grégory Watt, en 1804. Les expériences de sir James Hall sur la production artificielle du calcaire et du marbre cristallin datent de 1805.

M. Whewell, dans son rapport sur la minéralogie fait devant l’association britannique, à Oxford en 1832, cite les observations du docteur Wollaston et du professeur Miller sur des cristaux de titanium et d’olivine trouvés dans les scories de fourneaux de fer, et les expériences de Mitscherlich et de Berthier sur des cristaux artificiels pareils à ceux que l’on trouve dans la nature, et qu’ils ont obtenus dans des fourneaux par une synthèse directe, en se guidant sur la théorie atomique. Quant