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PUITS ARTÉSIENS.

MM. Héricart de Thury et Arago en France, et Von Bruckmann en Allemagne, ont publié dans ces derniers temps d’importans traités sur la question des puits artésiens[1]. Il paraît qu’il existe dans diverses parties de l’Europe des districts étendus où, sous certaines conditions de structure géologique et à de certains niveaux, des fontaines artificielles peuvent jaillir à la surface des couches où il n’existe pas de fontaines naturelles[2], fournir de l’eau en abondance pour les usages de l’agriculture et de l’économie domestique, et même pour mettre des machines en mouvement. Les quantités d’eau que

    Toutes les couches perméables situées plus bas que cette ligne doivent être occupées par des nappes souterraines permanentes, si l’on en excepte les points où des failles ou d’autres causes créent des écoulemens locaux. Là où il n’existe pas de ces écoulemens, les eaux s’élèvent, par l’effet de la pression hydrostatique, jusqu’au niveau de la ligne horizontale A B, dans toutes les perforations faites à travers l’argile de Londres, et pénètrent soit jusqu’aux lits sableux de la formation d’argile plastique, ou jusqu’à la craie. On en voit de semblables en D, E, F, G, H, I. En G ou en H, où la surface de la contrée se trouve au dessous de la ligne A B, l’eau sortirait sous forme de puits artésien coulant perpétuellement, ainsi que cela a lieu dans la vallée de la Tamise, entre Brentford et Londres.

  1. Héricart de Thury, Considérations sur la cause du jaillissement des eaux des puits forés, 1829.

    Arago, Notes scientifiques, Annuaire pour l’an 1835.

    Von Bruckmann, Uber Arthesische Krunnen. Heilbronn am Neckar, 1833.

  2. Les coupes figurées pl. 69, fig. 1 et 2, sont destinées à faire connaître les causes d’écoulemens des eaux par l’issue des sources soit naturelles, soit artificielles, dans les couches en forme de bassin qui sont coupées par les flancs de quelque vallée ou traversées par des failles.

    Soit un bassin (pl. 69, fig. 1) composé de couches perméables E, F, G, qui alternent avec des couches imperméables H, I, K, L, et dans lequel les bords de ces couches se continueraient, suivant toutes les directions, à une hauteur constamment la même, A, B. Les eaux de pluie qui tomberaient sur les portions extérieures des couches E, F, G, les pénétreraient, s’y accumuleraient, et en rempliraient tous les interstices, jusqu’au niveau de la ligne A B ; et si l’on faisait pénétrer un