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FORCES PERTURBATRICES.

disposition, les couches qui constituent un bassin houiller se trouvent partagées en masses ou nappes distinctes, irrégulières dans leurs formes et dans leurs dimensions, dont aucune ne se continue suivant un même plan dans tout un district de quelque étendue, et dont chacune est d’ordinaire séparée de celle qui en est la plus voisine par une digue d’argile imperméable qui remplit les fissures produites par la fracture de l’enveloppe terrestre dont les failles ont été la conséquence[1].

Supposons qu’une nappe épaisse de glace soit brisée en fragmens à contours irréguliers, et que ces fragmens viennent à se réunir de nouveau, après s’être inclinés irrégulièrement d’une faible quantité par rapport au plan de la masse primitive, ces fragmens de glace ainsi réunis nous offriront la même apparence extérieure qu’offrent les parties constituantes des masses brisées ou des nappes dont se composent, comme nous l’avons dit, les terrains houillers. La glace, qui se forme postérieurement et qui soude entre elles les différentes nappes, représente l’argile et les débris qui remplissent les failles, et isolent, comme par des sortes de cloisons ou de murs, ces portions adjacentes d’une même couche qui furent primitivement formées dans un seul plan continu, de la même manière que les nappes de glace auxquelles nous les avons comparées. C’est ainsi que chaque nappe ou table inclinée des terrains houillers est enfermée dans un système de murs plus ou moins verticaux, formés par une argile broyée provenue, à l’époque même où eurent lieu les fractures et les dislocations, des lits de schiste argileux de la même formation. Telle est l’origine de ces jointures et de ces séparations qui, bien qu’elles surviennent souvent à contre-temps au milieu du travail des mines et qu’elles en viennent arrêter brusquement les progrès, bien

  1. Pl. 66, fig. 2, et pl. 1, fig. l, l1, l2, l3, l4, l5, l6, l7.