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PALMIERS.

elle est également peu nombreuse dans la série secondaire[1] ; mais on trouve en abondance des tiges, des feuilles et des fruits de palmiers dans les formarions tertiaires[2].


Troncs fossiles de palmiers.


Les tiges de palmiers que l’on rencontre à l’état fossile proviennent d’un grand nombre d’espèces ; on en voit qui sont converties en un beau silex dans les dépôts tertiaires de la Hongrie et dans le calcaire grossier de Paris[3]. Il existe également des troncs de palmiers dans les formations d’eau douce de Montmartre[4], et on assure qu’à Liblar, près de Cologne,

  1. Voyez le travail de Sprengel sur les palmacites endogénites du nouveau grès rpuge, des environs de Chemnitz (Halle, 1828), et l’ouvrage de Cotta (Dendrolithen, Dresde et Leipsick, 1832, pl. 9 et 10).
  2. M. Ad. Brongniart a mentionné huit espèces de palmiers dans la liste qu’il a donnée des plantes fossiles de la série tertiaire.
  3. On voit dans notre planche 64, figure 2, un beau tronc fossile appartenant au muséum de Paris, voisin de la famille des palmiers, et d’une circonférence de près de quatre pieds ; il a été trouvé dans la région inférieure du calcaire grossier de Vailly, près de Soissons. M. Brongniart a désigné ce fossile sous le nom d’Endogenites echinatus. Les appendices saillans dont il est entouré, et qui rappellent le feuillage qui couronne un chapiteau corinthien, sont les portions persistantes des pétioles tombés, portions qui demeurent adhérentes à la tige après la chute des feuilles elles-mêmes. Ces appendices sont dilatés à leur base, qui entoure un quart ou même un tiers de la circonférence de la tige ; la forme de cette hase, et la disposition un tissu ligneux dans les faisceaux de fibres, indiquent assez que ce fossile provient d’un monocotylédon arborescent voisin des palmiers.
  4. On a trouvé dans les lits de marne argileuse qui recouvrent les couches de gypse du bassin de Paris, des troncs couchés de palmiers d’une taille considérable, en même temps que des coquilles de limnées et de planorbes.

    Comme les dépôts dont il s’agit sont des dépôts d’eau douce, ces troncs n’ont pu y être apportés de régions éloignées par des courans marins ; et il est probable que ce sont des palmiers indigènes de l’Europe et même de la France.