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VÉGÉTAUX FOSSILES.

actuel[1], et on en trouve un exemple fort connu dans l’Araucaria excelsa, ou pin de l’île de Norfolk.

Toutes ces découvertes sont d’une haute importance ; car elles nous démontrent, comme résultat de l’étude des restes les plus anciens de la végétation, une identité qui s’étend jusqu’aux détails les plus minutieux de l’organisation interne, entre les arbres des forêts primitives du globe, et quelques uns de nos plus grands conifères actuels[2].

  1. Pl. 1, fig. 1.
  2. Si l’on coupe transversalement une tige de conifère, et qu’on la soumette au microscope, on apercevra, outre les lignes rayonnantes et concentriques figurés pl. 56a, fig. 7, tout un système de réticulations qui permettent de distinguer les conifères de toutes les autres plantes. On voit de ces réticulations grossies quatre cents fois, dans les figures 2, 4 et 6 ; les trous dont elles sont criblées indiquent les coupes transversales des mêmes vaisseaux que l’on voit dans la figure 8, suivant une coupe longitudinale pratiquée du centre à l’écorce parallèlement aux rayons médullaires. Ces vaisseaux sont d’une structure fort belle et caractéristique ; et ils fournissent des moyens de distinguer les pins des araucarias. Dans une coupe semblable les petits vaisseaux continus longitudinaux qui constituent les fibres ligneuses offrent, d’intervalles en intervalles, l’apparence de petits corps à peu près circulaires disposés par lignes verticales (Pl. 56a, fig. 1, 3, 5). Ces corps, que l’on désigne sous le nom de glandes ou de disques, sont diversement disposés dans les différentes espèces. En général, ils sont circulaires, quelquefois elliptiques ; et, s’ils sont serrés, ils prennent une forme anguleuse. Chacun de ces disques a, près de son centre, une petite aréole circulaire. La figure indique l’aspect qu’ils offrent dans le Pinus strobus de l’Amérique du Nord.

    Ces disques dans plusieurs conifères sont disposés sur un seul rang. D’autres fois ils sont réunis par rangs doubles ou simples, comme dans le Pinus strobus, pl. 56a, fig. 4.

    Dans tous les pins actuellement existans, s’il se rencontre deux séries de disques dans un seul vaisseau, les disques de chacune des deux séries sont toujours opposés, jamais alternes, et le nombre des séries n’est jamais de plus de deux.

    Dans les araucarias, au contraire, ils sont disposés par séries simples, doubles, triples et même quadruples (pl. 56, fig. 3 et 5) ; en outre, ils sont beaucoup plus petits que dans les pins, ordinairement de la moitié