Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
16
LES DÉCOUVERTES GÉOLOGIQUES

comprise dans l’intervalle indéfini dont l’existence nous est annoncée par le premier verset.

Dans ma leçon inaugurale publiée à Oxford en 1820, page 31-32, j’ai formulé mon opinion en faveur de cette hypothèse que — « le mot commencement a été appliqué par Moïse dans le premier verset de la Genèse à un espace de temps d’une durée indéfinie et antérieure à la dernière grande révolution qui a changé la face de notre globe, ainsi qu’à la création des espèces animales et végétales qui en sont maintenant les habitans. Durant ce temps, de longues séries de révolutions diverses ont pu s’exécuter, lesquelles ont été passées sous silence par l’historien sacré, comme entièrement étrangères à l’histoire de la race humaine. Il ne s’en est autrement inquiété que pour constater ce fait que les matériaux constituans de l’univers ne sont pas éternels, ne tirent pas d’eux-mêmes leur propre existence, mais ont été créés dans l’origine des siècles par la volonté du Tout-Puissant. » — Et j’ai éprouvé une véritable satisfaction lorsque j’ai vu que cette manière d’envisager notre sujet, qui avait déjà depuis long-temps pris place dans mon esprit, était tout à fait d’accord avec l’opinion imposante du docteur Chalmers. Il l’expose en ces termes dans son Evidence of the Christian révélation, chap. 7. « Est-ce que Moïse a jamais dit que Dieu, en créant le ciel et la terre, ait fait autre chose qu’une transformation de maté-

    sacrée a été donné tout récemment (1833) par le professeur Silliman, dans un supplément à l’édition publiée cette même année à Newhaven, de la géologie de Bakewell. L’auteur soutient que la période indiquée dans le premier verset de la Genèse par ces mots « Au commencement » ne fait pas nécessairement partie du premier jour ; qu’on peut la regarder comme ayant une existence à part, et susceptible d’admettre toute l’étendue que paraissent exiger les faits dont l’accomplissement remonte à cette époque. Plus loin, il est disposé à regarder les six jours de la création comme des périodes d’une étendue indéfinie, et non limitées à vingt-quatre heures, bien que le mot jours lui-même ait été employé.