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NOMBRES DES ESPÈCES.

On connaît déjà quatre-vingt-huit espèces de bélemnite[1] et l’on peut juger à quel point ces mollusques se multiplièrent, par les milliers de leurs débris fossiles qui remplissent les formations oolitiques et crétacées. Si l’on observe que dans chacune de ces deux grandes formations, la famille éteinte plus nombreuse encore des ammonites coexista avec celle des bélemnites, et que chacune des espèces qui en font partie offre des dispositions plus compliquées et plus parfaites que celles que nous sommes à même d’observer dans le petit nombre de céphalopodes voisins des précédens en organisation et qui vivent encore, on arrivera à cette conclusion que ces familles eurent parmi les habitans des mers d’autrefois une prédominance numérique, et qu’ils y jouèrent un rôle dont se trouvent dépossédées le petit nombre de créatures qui les représentent dan s nos océans modernes.


Conclusion.


Il résulte du coup d’œil que nous venons de jeter sur les affinités zoologiques qui existent entre les espèces vivantes et les espèces éteintes de coquilles cloisonnées, qu’elles sont toutes

    de cent dans l’animal adulte, ont pour but, de même que les chambres aériennes, de rendre tout l’ensemble de la coquille constamment plus léger que l’eau. Mais il n’existe pas de siphon destiné à en faire varier au gré de l’animal le poids spécifique ; et les chambres étroites qui forment l’intervalle entre les lames transversales sont remplies d’une infinité de petites cloisons sinueuses qui s’appuient à angle droit sur ces dernières (fig. 6′, 6″, 6‴) et leur fournissent de nombreux supports.

    Cette absence du siphon fait du sépiostaire un organe d’une structure plus simple, et d’une utilité beaucoup moindre que la coquille plus complexe de la bélemnite.

  1. Voyez la table qui termine la traduction du Manuel de Géologie de De La Bêche, par M. Brochant de Villiers.