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SONT D’ACCORD AVEC LES LIVRES SACRÉS.

menacée par les progrès d’une science sur laquelle s’appuyèrent plus tard les Képler et les Newton pour démontrer les plus glorieux et les plus sublimes attributs du Créateur[1]. Herschell a déclaré que « la géologie, par la grandeur et la sublimité des objets dont elle s’occupe, prend son rang dans l’échelle des sciences à côté de l’astronomie ; » et l’histoire de la structure de notre planète, dès qu’elle sera bien comprise, conduira l’humanité aux mêmes grands résultats moraux qu’elle a déjà obtenus de l’étude des mécanismes célestes. La géologie a déjà établi sur des preuves physiques que la surface du globe n’a pas existé de toute éternité dans les conditions qu’elle présente de nos

  1. Kepler termine un de ses ouvrages sur l’astronomie par la prière suivante, que nous reproduisons d’après la traduction qu’en donne le Christian observer ; août 1854, page 495.

    « Avant que de quitter cette table sur laquelle j’ai fait toutes mes recherches, il ne me reste plus qu’à élever mes yeux et mes mains vers le ciel, et à adresser avec dévotion mon humble prière à l’auteur de toute lumière : O toi qui, par les lumières sublimes que tu as répandues sur toute la nature, élèves nos désirs jusqu’à la divine lumière de ta grâce, afin que nous soyons un jour transportés dans la lumière éternelle de ta gloire, je te rends grâces, Seigneur et créateur, de toutes les joies que j’ai éprouvées dans les extases où m’a jeté la contemplation de l’œuvre de tes mains. Voilà que j’ai terminé ce livre qui contient le fruit de mes travaux, et j’ai mis à le composer toute la somme d’intelligence que tu m’as donnée. J’ai proclamé devant les hommes toute la grandeur de tes œuvres, je leur en ai expliqué les témoignages autant que mon esprit fini m’a permis d’en embrasser l’étendue infinie. J’ai fait tous mes efforts pour m’élever jusqu’à la vérité par les voies de la philosophie ; et, s’il m’était arrivé de dire quelque chose d’indigne de toi, à moi méprisable vermisseau conçu et nourri dans le péché, fais-le-moi connaître, afin que je puisse l’effacer. Ne me suis-je point laissé aller aux séductions de la présomption, en présence de la beauté admirable de tes ouvrages ? Ne me suis-je pas proposé ma propre renommée parmi les hommes, en élevant ce monument qui devait être tout entier consacré à ta gloire ? Oh ! s’il en était ainsi, reçois-moi dans ta clémence et dans ta miséricorde, et accorde-moi cette grâce que l’œuvre que je viens d’achever soit à jamais impuissante à produire le mal ; mais qu’elle contribue à ta gloire et au salut des ames. »