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COQUILLES CLOISONNÉES.

plus de certitude que nous ne l’eussions pu faire jusqu’alors, que les animaux des nautiles fossiles faisaient partie d’une famille actuellement existante de mollusques céphalopodes, voisine de la seiche ordinaire. Nous pouvons conclure aussi que les ammonites, dont les espèces sont infiniment plus nombreuses, ainsi que d’autres genres voisins de coquilles multiloculaires, remplissaient dans l’économie des animaux qui les ont construites des fonctions analogues à celles que remplit de nos jours la coquille du nautilus pompilius. Aussi pensons-nous avec M. Owen que cette espèce, dont la connaissance est récemment entrée dans le domaine de la science, n’est pas seulement précieuse par ses rapports avec les céphalopodes de la création actuelle, mais qu’elle est en outre le type vivant d’un vaste groupe d’organisations que leurs débris fossiles nous attestent avoir existé à une époque reculée, et au sein d’un ordre de choses tout différent de celui que nous avons sous les yeux[1]..

    dans toutes les collections, les seules données authentiques que l’on ait possédées jusqu’à ces dernières années sur l’animal qui l’habite se réduisent à ce qu’en a dit Rumphius dans son histoire d’Amboyne. Or la figure de cet auteur, bien qu’assez correcte dans le peu que l’on y voit, est tellement insuffisante dans les détails, qu’il est impossible d’en rien conclure relativement à l’organisation interne de l’animal.

    Je suis heureux de cette occasion qui m’est offerte de rendre hommage au mémoire admirable et plein de philosophie dont M. Owen a enrichi la science. C’est une œuvre qui n’honore pas moins son auteur que le collège royal des chirurgiens, sous les auspices duquel s’est faite cette remarquable publication.

  1. Toutes les espèces de coquilles fossiles multiloculaires, telles que les orthocératites, les baculites, les hamites, les scaphites, les belemnites et autres, dont la dernière chambre ou chambre externe paraît trop petite pour avoir contenu le corps tout entier des animaux qui les ont formées, ont été placées dans un jour tout nouveau, par la découverte qu’a faite Peron d’une coquille cloisonnée bien connue, la spirule, laquelle est en partie renfermée dans l’extrémité postérieure du corps d’une espèce de seiche (pl. 44, fig. et 2). Deux circonstances