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DÉBRIS DIVERS DE CÉPHALOPODES.

D’après un ouvrage qui vient d’être publié en Allemagne[1], on rencontre fréquemment de ces débris de céphalopodes dans le schiste jurassique d’Aalen et de Boll[2]. Ceci prouve que les mêmes causes ont produit des effets semblables, et à peu près aux mêmes époques, dans le lias de Lyme-Regis, et sur les points de l’Allemagne où l’on observe ces mêmes débris organiques si délicats avec une identité si grande dans les caractères et dans les diverses circonstances organiques[3].

    que le coprolite eût été recouvert complètement et protégé par le sédiment vaseux à la surface duquel il était tombé. Nous en trouvions encore une autre preuve dans la multitude innombrable de coquilles de mollusques et de conchifères qui ont parcouru toutes leurs périodes d’accroissement au fond des mers, durant ces intervalles de repos qui partagèrent les irruptions d’eaux vaseuses où parurent et furent ensevelis les habitans des eaux partout et à toutes les époques où ces irruptions eurent lieu.

  1. Versteinerungen Wurtembergs, par Zeiten. Stuttgart, 1853, pl. 25 et pl. 37.
  2. Autant que l’on en peut juger d’après les divers traits et les lignes retracées dans la planche de Zeiten, notre espèce du lias de Lyme-Regis est la même qu’il désigne sous le nom de loligo Aalensis ; mais parmi les échantillons trouvés en Angleterre, je n’en ai encore vu aucun qui ressemble à son loligo Bollensis.
  3. La ressemblance extérieure qui existe entre les pennes des calmars et une plume d’oiseau ne s’étend aucunement à leur structure interne, et l’on pouvait s’y attendre d’après la différence qui existe entre les usages auxquels les unes et les autres sont destinées. Néanmoins, afin de pouvoir les décrire avec plus de facilité, nous considérerons les premières comme composées des trois parties suivantes, désignées dans toutes les figures que nous en donnons par les mêmes lettres A, B, C. La lettre A (pl. 28, 29 et 30) indique les filamens externes de la penne que l’on peut comparer à ceux d’une plume ordinaire. Les extrémités intérieures de ces filamens sont rangées sur une ligne droite, et leur direction est d’ordinaire oblique avec le bord extérieur des bandes marginales. Ces deux bandes (B B) séparent la base des filamens de la flèche médiane. Leur surface offre d’ordinaire, dans les pennes les plus petites, des stries angulaires d’accroissement (pl. 28, fig.6, et pl. 29, fig. 2). Ces stries, dans des échantillons plus grands, deviennent de plus en plus obtuses et finissent par se convertir en des courbes aplaties (pl. 29, fig. 1,