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PLÉSIOSAURE.

pondans des mammifères. Le bassin et le fémur y sont suivis par un tibia et un péroné qui s’articulent avec des os du tarse et du métatarse, et ces derniers donnent naissance à cinq doigts formés de nombreuses phalanges.

C’est en étudiant cet ensemble de caractères que M. Conybeare est arrivé aux conséquences suivantes relativement aux habitudes du plésiosaurus dolichodeirus : « C’était un animal aquatique ; l’état de ses pattes le prouve jusqu’à l’évidence : il était marin ; les restes auxquels on le trouve constamment associé ne sont à cet égard guère moins concluans. La ressemblance de ses extrémités avec celles des tortues conduit à penser que, comme ces dernières, il venait de temps à autre sur le rivage ; mais ses mouvemens sur la terre-ferme ne pouvaient qu’être dépourvus d’agilité, et la longueur de son cou était un obstacle à la rapidité de sa progression à travers les eaux, ce qui contraste d’une manière frappante avec le plésiosaure, si admirablement organisé pour fendre les vagues. Et comme à ces diverses circonstances il vient se joindre, en vertu du mode de respiration de l’animal, un besoin de communications fréquentes avec l’atmosphère, ne sommes-nous pas autorisés à prononcer qu’il nageait à la surface même des eaux, ou s’en éloignait peu, recourbant en arrière son cou long et flexible, à la manière du cygne, et le dardant de temps à autre pour saisir les poissons qui s’approchaient de lui ? Peut-être aussi se tenait-il près du rivage, dans des eaux peu profondes, caché au milieu des végétaux marins, et portant, à l’aide de son long cou, ses narines jusqu’à la surface des eaux ; c’eût été là pour lui une retraite assurée contre les attaques de ses plus dangereux ennemis. D’un autre côté, cette longueur et cette flexibilité du cou, par la promptitude et la soudaineté d’attaque qu’elles lui permettaient de déployer contre tout ce qui passait à sa portée, compensaient la faiblesse de ses mâchoi-