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MÉGATHÉRIUM.

Les doigts des pieds antérieurs se terminent par des ongles gros et puissans et d’une grande longueur. Les os qui les supportent offrent deux parties distinctes : un axe ou noyau conique (o) qui remplit la cavité interne de l’enveloppe cornée, et un repli osseux constituant une sorte d’étui solide destiné à recevoir et à soutenir sa base. Ces ongles prennent d’ailleurs une position oblique par rapport au sol, de la même manière que les ongles fouisseurs de la taupe ; et ce dernier arrangement ajoute encore à leur puissance comme instrumens destinés à creuser la terre.


Extrémités postérieures.


Le bassin du mégathérium[1] est d’une solidité et d’une étendue énormes. Ses immenses os iliaques sont presque à angle droit avec la colonne vertébrale, et leurs bords externes sont éloignés l’un de l’autre de plus de cinq pieds, ce qui excède de beaucoup le diamètre des hanches dans les plus grands éléphans. En outre, la crête de chacun de ces os est aplatie comme si elle eût été comprimée par le poids d’une armure. Ce volume énorme du bassin, qui, dans un animal d’une stature ordinaire et remplissant des fonctions ordinaires, n’eût été qu’un manque de proportion, et n’eût eu que des inconvéniens, s’harmonisait probablement de la manière la plus complète avec l’habitude ou était le mégathérium de se tenir sur trois de ses pieds, tandis qu’avec le quatrième il fouillait la terre.

Ce bassin si extraordinaire par son poids et son étendue présente encore une autre déviation du type commun dans la position et la direction de la cavité cotyloïde du fémur (u). Cette cavité se dirige d’ordinaire plus ou moins obliquement en

  1. Pl. 5, fig. 2.