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LIVRE XV

Les Théories de la Relativité.




CHAPITRE XL


LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ
AU SENS RESTREINT


183. — La « moralité » philosophique, que comporte, semblet-il, l’évolution du néo-atomisme fondé sur le calcul des probabilités, trouve une confirmation mémorable dans les travaux qui, dans le domaine de J’électro-op tique et de la gravitation, se rattachent aux théories de la relativité. Assurément, dans l’idée de la relativité du mouvement, il n’y a rien de nouveau. Elle a été, suivant l’expression de M. Broad répétée jusqu’à la nausée ; il ne lui a manqué que d’être appliquée en toute rigueur. D’une part, au moment où la mécanique moderne se constitue, elle est déjà, Duhem l’a montra dans ses études intitulées : Le mouvement absolu et le mouvement relatif, en possession d’une longue tradition dialectique 2 . D’autre part,- et chez Descartes lui-même, la thèse initiale de la relativité se trouve contredite, et par l’affirmation que la somme du mouvement demeure en quantité constante, et par la formule du principe d’inertie qui implique la perpétuation d’un mouvement rectiligne uniforme. Une difficulté analogue se retrouvera chez les fondateurs de l’optique des ondulations et de la théorie vibratoire de l’électricité. «Au point de départ sans doute ils s’écartent du système proprement newton ien suivant lequel des masses, existant par soi, exercent les unes sur les autres, et en vertu de leur seule position, une action instantanée, Mais ils n’en 1. Euclid, Necoton and Einstein. The Hibbert Journal, avril 1920, p. 439. 2. Duiiem, Le mouvement absolu et le mouvement relatif. (Extrait de la Kevue de Philosophie, Montligeon, 1909. ’ Voir aussi Là relativité del movimento nelV antica Grecia, par Federigo Enriques, Periodico di Matematiche, mars 1921, p. 77 et suiv. 2G