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liers. Mais la division demeure « impuissante »[1], parce qu’à chacune des étapes de détermination elle se trouve en face d’une alternative sans disposer d’aucune ressource pour la trancher, elle ne s’oriente qu’à la condition de solliciter la bonne volonté de l’interlocuteur, lequel répond à son gré[2].

Aristote, disciple de Platon, prétend réparer l’échec de cette première tentative. Séparant nettement l’ordre des concepts et l’ordre de la mathématique, limitant celle-ci à son domaine propre qui est la quantité, il s’efforcera de constituer un algorithme des concepts qui, rivalisant de rigueur et de certitude avec l’algorithme mathématique, soit en même temps approprié à l’étude de la qualité. Ainsi se trouveront également satisfaites et l’exigence du raisonnement démonstratif et l’intuition concrète de la nature réelle.

  1. Aristote, I, Analyt. I, 31, 46 a 32.
  2. II Analyt., I, 5, 91 b 14.