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sans raison, parce qu’il n’arriverait ni pis ni mieux, ni en la nature ni en l’état des affaires des hommes, que si l’éclipse n’était point[1]… »

Le milieu du xviie siècle trouve les Parisiens encore au niveau où, plus de deux mille ans auparavant, était le pilote de Périclès : la vue de l’éclipse le troublait tellement qu’il était près de renoncer à l’expédition contre Épidaure. Alors Périclès, disciple d’Anaxagore, le rassura en lui mettant son manteau devant les yeux : « Entre mon manteau et ce qui produit l’éclipse, y a-t il une autre différence qu’une différence de grandeur[2] ? »

  1. Mémoires, liv. XII, chap. XIV, édit. A. Gazier, t. II, 1905, p. 568-570
  2. Plutarque, Vie de Périclès, § xxxv.