subtiles et passionnées, sur les rapports de la mathématique proprement dite et de la logique formelle, recherches pour lesquelles le plus génial de leurs protagonistes, Hilbert, a proposé le nom de méta-mathématique. Platon aurait reconnu le mot et salué la chose.
IV
Mais, si j’ai fait allusion au Timée, c’est surtout pour en retenir ceci, que la manière dont s’est opéré le mélange complexe et imparfait qui donne naissance aux âmes explique, aux yeux de Platon, les troubles d’ordre mental ou physiologique, auxquels les hommes sont sujets et qui se répercutent dans l’évolution des sociétés. Or, pour triompher de ces forces hostiles, il faut commencer par en tenir compte. De là, un spectacle qui prend l’aspect de paradoxe parce qu’on a trop souvent perdu de vue ce qui est en réalité caractéristique de l’idéalisme platonicien. La légende veut qu’il soit un utopiste, sous prétexte qu’il aurait cherché à déterminer les voies que suivrait une humanité devenue enfin raisonnable. Mais cet utopiste prétendu analyse d’aussi près que possible les organes et les fonctions du corps afin d’y établir la base de ses théories psychologiques et sociologiques : Médecine, morale, politique, se correspondent. Le ventre est le siège de l’appétit sensible ; le cœur de l’action volontaire, le cerveau de l’intelligence. Parallèlement, la cité comprend trois classes : laboureurs et artisans qui la nourrissent, guerriers qui la défendent, magistrats qui la gouvernent.
La santé, comme la vertu, se définira par une harmonie entre les différents éléments constitutifs de la personne ou de la société. Cette harmonie se fonde sur une hiérarchie, dont la formule se dégage d’elle-même quand il s’agit de l’individu. Commander au corps pour le mettre en état de faire courageusement ce qu’ordonne la sagesse, c’est la loi que le juste se prescrit à lui-même. Et tout le développement de la République, œuvre capitale de Platon, revient à démon-
