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LE PORCHE DE L’ÉGLISE


Ma sœur, secouons d’abord la poussière
de nos pieds, de crainte qu’elle n’use les pierres,
couvertes d’inscriptions, qui recouvrent les os sacrés
qui reposent dans les ailes qui portent leur nom,
leur foi demeurant autour d’eux dans le tombeau ;
de ceux-là que les peintres peignent en de visibles oraisons
et que les sculpteurs prient en pierre et en bronze ;
leur voix résonne encore comme une vague écoulée.

Ici, au dehors, les cloches de l’église ne sont qu’un son
et sur la porte sculptée de l’église en ce chaud midi
se repose la lourde chaleur du soleil du dehors ;
mais lorsque nous serons entrés, nous trouverons là
le silence, une soudaine obscurité, une prière profonde,
et partout flottantes des faces d’anges couronnés.

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