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ADIEU


Arbres ondoyants, chuchotants,
que dites-vous au vent
et que vous dit-il, le vent ?
Pour des âmes qui passent mal à l’aise,
arbres mouvants, murmurants,
voudriez-vous faire un signe d’éternel adieu ?

Turbulentes mers agitées,
vents qui luttez avec elles,
écho entendu dans la conque,
au milieu de la vie s’enfuyant mal à l’aise,
dévorantes mers sans repos,
l’écho soupirerait-il farewell ?

Somptueux ciels mouvants,
— surprise toujours nouvelle,
nuages éternellement nouveaux, —
chaque flocon qui s’envole est-il,
ô larges ciels voyageurs,
le signe d’un farewell ou d’un adieu ?

Cœur qui sombre, cœur souffrant,
qui sais combien tu es fatigué, —
âme si faible pour une fuite,
hélas, étends tes ailes pour partir,
âme triste, cœur chagrin,
adieu, farewell, bonne nuit.

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