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J’entends les pas d’un cheval et je vois,
sœur Hélène,
Trois cavaliers qui chevauchent terriblement.
Petit frère, d’où viennent-ils ces trois,
petit frère ?
(Ô mère, mère Marie,
D’où donc viendraient-ils entre l’enfer et le ciel !)

Ils viennent de Boyne Bar, par-dessus la colline,
sœur Hélène,
Et l’un est proche mais les autres sont loin encore,
Regardez, regardez, savez-vous qui ils sont,
petit frère ?
(Ô mère, mère Marie,
Qui serait-ce donc entre l’enfer et le ciel ?)

Oh, c’est Keith de Eastholm qui chevauche si vite,
sœur Hélène,
Car je reconnais la blanche crinière dans la rafale.
L’heure est venue, enfin est venue,
petit frère !
(Ô mère, mère Marie,
Son heure enfin, entre l’enfer et le ciel !)

Il a fait un signe et crié courage,
sœur Hélène,
Et il dit qu’il voudrait vous parler.
Oh ! dites-lui que je crains la rosée glacée,
petit frère.
(Ô mère, mère Marie,
Pourquoi rit-elle ainsi, entre l’enfer et le ciel ?)

Le vent est fort, mais je l’entends crier,
sœur Hélène,
Que Keith d’Ewern est près de mourir.
Et lui et toi, et toi et moi,
petit frère.
(Ô mère, mère Marie,
Et eux et nous entre l’enfer et le ciel !)

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