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Oh ! le fourbe de cire était gras aujourd’hui,
sœur Hélène,
Comment, comme des gens morts s’est-il évanoui ?
Non, non, des morts que pouvez-vous dire,
petit frère ?
(Ô mère, mère Marie,
Quoi donc des morts entre l’enfer et le ciel.)

Voyez, voyez, la pile de bois qui s’effondre,
sœur Hélène,
Brille à travers la cire amincie rouge comme du sang !
Non, non, quand donc avez-vous du sang déjà,
petit frère ?
(Ô mère, mère Marie,
Combien elle est pâle entre l’enfer et le ciel.)

Maintenant fermez vos yeux, car ils sont fatigués et tristes,
sœur Hélène,
Et je m’en irai jouer dehors sur la galerie extérieure.
Ah ! laissez-moi reposer, par terre je me coucherai,
petit frère.
(Ô mère, mère Marie,
Quel repos, cette nuit, entre l’enfer et le ciel.)

Ici bien haut, par-dessus le balcon,
sœur Hélène,
La lune passe rapide, face à face avec moi.
Ah ! regardez et dites tout ce que vous voyez,
petit frère.
(Ô mère, mère Marie,
Quelle vision, cette nuit, entre l’enfer et le ciel !)

Au dehors est la joie dans le vent qui veille,
sœur Hélène,
Au travers des arbres secoués s’agitent les froides étoiles.
Silence, pendant que vous parliez n’avez-vous pas entendu les pas d’un cheval,
petit frère ?
(Ô mère, mère Marie,
Quel bruit, cette nuit, entre l’enfer et le ciel.)

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