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rendre la beauté des rythmes anglais, l’exquise et tendre délicatesse de certains mots de Rossetti, et surtout la pénétrante et charmeresse musique de ses vers, mais j’ai espéré que ces quelques traductions, si éloignées qu’elles puissent être de la parfaite beauté de l’original, pourraient pourtant peut être éveiller chez quelques lecteurs le désir de connaître en entier une œuvre poétique et picturale que je voudrais voir connue de tout artiste, et c’est ce seul désir qui m’engage à les publier.


Dans ses remarquables études sur les Poètes modernes de l’Angleterre, M. Gabriel Sarrazin a fort bien traduit un important fragment de la Demoiselle bénie ; néanmoins ce n’était qu’un fragment, et le poème tout entier étant beau et l’un des plus beaux de Rossetti, j’ai jugé bon de le reproduire ici en son entièreté. Une traduction des sonnets de la Maison de vie de Rossetti, a paru également il y a quelques années, œuvre de Mme Clémence Couve ; mais cette dernière traduction est aussi fantaisiste qu’incorrecte et ne peut avoir donné aux lecteurs français qu’une très fausse et médiocre idée du génie du grand poète anglais.

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