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sol. Au village même, les hôtels et les établissements de bains sont inhabités ; à peine quelques traces de pas y conduisent à travers la place déserte. Les petites constructions ont presque disparu ; les toitures des maisons ont dû être déchargées de la neige qui les recouvre, de peur qu’elle ne s’affaissent sous la pression ou que des masses congelées, venant à se détacher tout à coup, ne retombent sur la voie publique au grand préjudice des passants.

En avril, c’est un spectacle à la fois grandiose et terrible, lorsque aux approches du printemps, par suite de l’élévation de la température, le dégel arrive subitement et que les avalanches se précipitent de tous côtés avec un fracas épouvantable ; on voit alors ces immenses amas de neige descendre presque perpendiculairement les flancs des montagnes et envelopper leurs contours de tourbillons de poussière qui retombe vers les profondeurs comme un épais brouillard.

On pourra se faire une idée de la quantité considérable de débris amoncelés par une seule avalanche qui se produit sur un long parcours, quand on saura que, même au fond de la vallée, un été chaud ne suffit pas toujours pour les liquéfier. Comme le lecteur a pu le voir dans la partie historique de cette notice, des accidents de ce genre sont le fléau le plus redoutable qui soit venu assaillir les bains ; heureusement que sa fureur a été domptée, vu que depuis nombre d’années il ne s’est plus reproduit, grâce aux travaux considérables qui ont été exécutés pour préserver Loèche-les-Bains de nouveaux désastres.