Page:Brunetière - Questions de critique, 1897.djvu/240

Cette page n’a pas encore été corrigée

III C’est précisément ici que la question devient inté- ressante. Car, voilà tous les défauts de la littérature personnelle; et cependant elle a sa raison d’être ; et si Ton prétendait la condamner en des termes trop absolus, la moitié des chefs-d’œuvre de la littérature contemporaine y périrait. Il est vrai : ni Corneille, ni Racine, ni Molière, ni La Fontaine, ne nous ont parlé d’eux-mêmes dans leurs vers, et non seulement leur personne n’y paraît point, mais il n’est pas toujours facile de dire ce qu’ils pensent eux-mêmes de leurs personnages : si Molière se moque d’Alceste ou s’il Tapprouve, si Racine est du côté de Rérénice ou de celui de Titus. Peut-être La Fontaine est-il en général du côté du succès : avec le renard, avec le loup, avec le lion. Les autres, leur habitude est d’être au-dessus de leurs créations, et s’ils affectaient quelque chose, on pourrait dire que c’est de n’avoir