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OCTAVE FEUILLET Peu d’écrivains, au cours d’une carrière de près d’un demi-siècle, ont remporté plus de succès, de plus flatteurs, de plus glorieux, — de plus légitimes aussi, — que l’auteur du Roman d’un jeune homme pauvre, de Sibylle, de Monsieur de Camors, de Julia de Trécœur, du Journal dune femme, de la Morte; et cependant peu d’écrivains, jusqu’à leur dernier jour, ou jusqu’au lendemain même de leur mort , ont trouvé la critique plus malveillante, plus hostile, et, disons le mot, plus injuste... Je ne fais point allusion à ceux de ses rivaux, ou de ses successeurs, qui, comme l’auteur de la Bête humaine, ont cru l’avoir jugé d’un mot, en l’appelant, celui-là : « le Musset des familles », ou celui-ci : « l’auteur favori de l’impéralricc Eugénie ». Nous reviendrons dans un instant sur « le Musset des familles ». Mais si ce n’est pas, sans doute, une preuve de talent que de savoir plaire aux impéra-