Sous les lilas géants où vibrent les abeilles,
Voici le vert coteau, la tranquille maison,.
Les grappes de lelchis et les mangues vermeilles
Et l’oiseau bleu dans le maïs en floraison.
Mais, presqueautant que de leur perpétuelle préoccupation d’eux-mêmes, — et par une suite assez naturelle, — il en voulait aux romantiques de l’énormité de
leur ignorance. Et en effet, si quelques-uns d’entre eux
ont figuré dans la politique, cependant il faut bien
convenir qu’en dehors de la politique et des vers nos
romantiques n’ont rien connu. Mettons en deux ou
trois à part, dont Sainte-Beuve au premier rang. Mais
on ne saurait imaginer, et je ne pense pas qu’on ait
jamais vu de plus profonde indifférence que celle de
Musset, si ce n’est celle d’Hugo, pour ce grand mouvement historique, philosophique, scientifique, dont
ils étaient les contemporains. Leconte de Lisle s’en
indignait, lui qui croyait « que l’art et la science,
longtemps séparés par suite des efforts de l’intelligence, devaient tendre à s’unir étroitement, sinon à
se confondre ». Il écrivait en effet : « L’art a été la
révélation primitive de l’idéal contenu dans la nature
extérieure ; la science en a été l’exposition raisonnée
et lumineuse. Mais l’art a perdu cette spontanéité
intuitive, ou plutôt il l’a épuisée, c’est à la science de
lui rappeler le sens de ses traditions oubliées, qu’il
fera revivre dans les formes qui lui sont propres. »
Et c’est ainsi qu’après s’être rendu maître de ces
« formes » pour composer ses Poèmes antiques, il