n’avaient pu faire ni la Psyché de Victor de Laprade
— pour laquelle on a quelquefois réclamé, mais qui
n’est à vrai dire que du Lamartine plus nuageux ou
plus embrouillé ; — ni quelques pièces trop rares
d’Émaux et Camées et Leconte de Lisle n’en devint
pas célèbre, ni surtout populaire, mais l’antiquité fut
relevée du sot mépris qu’on affectait pour elle depuis
un quart de siècle ; la tradition classique renouée par
delà le romantisme ; et le romantisme lui-même
atteint mortellement dans la race des faux élégiaques
qui croyaient le représenter.
Et au fait ils le représentaient, puisque, si l’on cherche quel a été chez nous, en France, le caractère essentiel du romantisme, on n’en trouvera pas de plus général ni de plus profond, — et je crois l’avoir assez montré, — que l’exaltation ou l’hypertrophie de la personnalité du poète. Sous le nom spécieux de liberté dans l’art, les romantiques en général, y compris les peintres eux-mêmes, n’ont tendu qu’à s’émanciper de toutes les contraintes que leur imposaient les usages sociaux, la tradition littéraire, et les conditions de l’art même. Aussi n’ont-ils réussi que dans l’Ode et dans l’Élégie, ou encore dans la Satire lyrique. Mais là même, — dans ces genres que l’on peut appeler proprement « personnels », avec ce génie de