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Ce qui pourtant demeure vrai, c’est qu’on ne saurait étudier les écrivains de cette famille, — et de cette époque, — que dans la succession chronologique de leurs œuvres, puisque cette succession est celle même de leurs sentiments. On ne saurait non plus isoler ou détacher de leur biographie l’examen de leurs œuvres, puisque leurs œuvres ne sont que des moments de leur biographie. Tel est le cas de George Sand. Le véritable intérêt de ses premiers romans, — Valentine, Indiana, Lélia même, — c’est d’être sa propre histoire, ou du moins l’expression de son rêve. Mais comment elle est passée de ses premiers romans à ceux de sa troisième et dernière manière, — Le Marquis de Villemer et Mademoiselle La Quintinie, — on ne se l’expliquerait pas, ou on se l’expliquerait mal, si l’on n’insérait entre les uns et les autres ses romans socialistes : le Compagnon du tour de France ou le Péché de M. Antoine, avec, et surtout, l’énumération des influences politiques et masculines, sous lesquelles elle les a composés : Lamennais, Pierre Leroux, Michel de Bourges, Agricol Perdiguier et Charles Poncy. Lorsque les œuvres sont en