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Au nombre des personnes qui étaient intervenues pour le sauver de la faillite menaçante, une femme s’était trouvée, madame de Berny, dont on savait bien, — par la Correspondance et par les Lettres à l’Étrangère, — qu’elle avait occupé dans la vie de Balzac une grande place, mais dont la physionomie distinguée, touchante et douloureuse, demeurait encore à demi noyée dans l’ombre. Rencontre assez inattendue ! c’est l’examen des comptes de l’imprimerie de Balzac qui a procuré à MM. Hanotaux et Vicaire le moyen de remettre en lumière la figure de madame de Berny.

Madame de Berny, — femme d’un magistrat et mère de neuf enfants, — avait quarante-cinq ou quarante-six ans, quand elle devint l’amie de Balzac, âgé lui-même alors de vinst-trois ans. Fille d’un musicien de Louis XVI, — il s’appelait Hinner, — et d’une femme de chambre de Marie-Antoinette, madame de Berny avait vécu sa première jeunesse à la Cour. Son père étant mort en 1784, sa mère