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sans quelque exagération, — il a su, comme Dumas, trouver le temps de « s’amuser », et un peu de la même manière ; — mais rarement existence humaine se dépensa dans un plus pénible et forcené labeur.

Avec tous les appétits, n’ayant trouvé dans son berceau nul moyen de les satisfaire, Balzac n’a demandé de ressources qu’au travail, et, dans la lutte acharnée qu’il a soutenue trente ans contre la dette, on doit dire qu’il n’a jamais compté que sur lui-même, et sur lui seul. Aussi ne sommes-nous pas de ceux qui lui reprocheront bien sévèrement de n’avoir pas eu des goûts plus modestes, ou des ambitions plus bourgeoises, avec plus d’ordre dans ses affaires. Bossuet lui-même, — que peut-être on ne s’attendait pas à voir paraître en cette occasion, — n’a-t-il pas avoué quelque part « qu’il ne pouvait travailler, s’il était à l’étroit dans son domestique » ? Je ne suis donc point offensé de voir la place que les questions d’argent ont tenue dans la vie de Balzac. Il est possible qu’elles en tiennent trop dans sa Correspondance, et notamment dans la volumineuse collection de ses Lettres à l’Étrangère. Cela plai-