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d’un Languedocien, la Touraine et « le tempérament tourangeau ». C’est dans un « tableau de la France », à la manière de Michelet, qu’il convient de caractériser la Touraine ou la Bretagne, parce que cela n’y tire point à conséquence, mais non dans une étude sur Balzac ou sur Chateaubriand, où il faut tâcher d’être précis ; et, s’il existe peut-être un « tempérament tourangeau », chose dont je ne suis pas très sûr, on ne voit pas bien de qui Balzac l’aurait hérité ; ni comment, ne l’ayant hérité ni de père ni de mère, il l’aurait contracté au collège de Vendôme où, de neuf à quinze ans, il fit ses premières études. C’était, dit-on, un « gros enfant joufflu », qui devait ressembler à tous les « gros enfants joufflus » ; et on conte que déjà sa vocation littéraire précoce émerveillait ses jeunes camarades, mais on le conte aussi de beaucoup d’écoliers qui ne sont pas devenus pour cela l’auteur de César Birotteau, ni même de l’Héritière de Birague. Toutes ces recherches, en vérité, sont bien inutiles ! et aussi, depuis soixante-quinze ou cent ans qu’on s’y livre, n’ont-elles guère abouti qu’à établir magistralement leur entière inutilité.