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parut pour la première fois en volume chez Werdet, 2 vol. in-8o, en octobre 1838 : il portait ce même titre, mais la version du journal était augmentée d’une conclusion inédite, et de la dédicace actuelle. » Il reparut en 1846, dans la première édition de la Comédie humaine, et Balzac y intercala « quelques fragments de la Physiologie de l’Employé ». Mais il n’en put effacer les traces d’improvisation ; et tout en le regrettant, nous y gagnons que nulle part peut-être, — pas même dans le Cousin Pons ou dans les Paysans, — on ne voit mieux en quoi consiste « la préparation » d’un roman de Balzac : une série de biographies ou de monographies, qui sont la description des « variétés » d’une même « espèce sociale » ; des dialogues, où ces « variétés » essaient de se manifester conformément à leur nature ; et l’ébauche d’une intrigue où, sous la suggestion de leurs intérêts concordants ou contradictoires, les caractères achèvent de se « différencier ». On ne sera pas surpris, après cela, que les Employés soit un roman à peu près illisible, et il convient seulement d’ajouter que quelques écrivains n’ont pas le droit de s’en plaindre : ce sont tous