Heureusement que, des deux grands écrivains, — fort inégaux, — qui deviennent sous le Consulat les maîtres de la littérature, l’un, l’auteur de Delphine, est aussi l’auteur de Corinne ; et, quelle que soit l’importance de René dans l’œuvre du second, les Martyrs n’en ont pas une moindre. Corinne et les Martyrs ! Il n’y a rien de plus « démodé » dans l’histoire des littératures modernes, et rien surtout de plus « décoloré ». Et cependant !… Cependant, sans compter que, jusque de nos jours, il ne s’écrit pas un roman sur l’Italie qui ne procède à quelques égards de Corinne, et que, quand des millions de lecteurs dévorent un roman du genre de Quo Vadis ? c’est du Chateaubriand qu’ils lisent, — des Martyrs à peine moins « poncifs », ou « poncifs » d’une autre manière, à la manière de 1895 au lieu de l’être à celle de 1809 ; — il y avait, dans ces livres fameux, deux choses capables de contrebalancer ce qu’ils ont par ailleurs de trop personnel : il y avait le sens de l’exotisme, et celui de l’histoire. C’est