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CHAPITRE VII

LA MORALITÉ DE L’ŒUVRE DE BALZAC

Il était difficile qu’une telle représentation de la vie, si fidèle et si complète, n’attirât pas à Balzac le reproche d’ « immoralité » ; et aussi ne le lui a-t-on pas épargné. Il s’en est plaint, ironiquement, dans la préface de la seconde édition de son Père Goriot, et amèrement, dans l’Avant-propos de sa Comédie humaine. « Le reproche d’immoralité, qui n’a jamais failli à l’écrivain courageux, est le dernier qui reste à faire quand on n’a plus rien à dire à un poète. Si vous êtes vrai dans vos peintures, si à force de travaux diurnes et nocturnes vous parvenez à écrire la langue la plus difficile du monde,