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penser que le principe de l’élection est un des plus funestes à l’existence des gouvernements modernes. Certes, je crois avoir assez prouvé mon attachement à la classe pauvre et souffrante, je ne saurais être accusé de vouloir son malheur ; mais, tout en l’admirant dans la voie laborieuse où elle chemine, sublime de patience et de résignation, je la déclare incapable de participer au gouvernement. Les prolétaires me semblent les mineurs d’une nation, et doivent toujours rester en tutelle. Ainsi, selon moi, le mot élection est près de causer autant de dommage qu’en ont fait les mots conscience et liberté, mal compris, mal définis, et jetés aux peuples comme des symboles de révolte et des ordres de destruction. »

Je ne voudrais pas encore traiter trop négligemment quelques-unes des vues qu’il a exprimées sur le catholicisme, et qui font de lui, avec Lamennais, un des précurseurs de ce que l’on a depuis lors appelé le « catholicisme social ». Même, il a évité l’écueil où s’est brisé l’auteur des Paroles d’un Croyant, et tandis que celui-ci finissait, dans son ardeur démocratique, par faire des deux mots de « catho-