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a formées, c’est-à-dire sans grande étude ni réflexion, de quelque profondeur.

C’est ainsi qu’il est intéressant de le voir, en toute occasion, lui, Balzac, le contemporain de George Sand et de Victor Hugo, — non moins incapable qu’eux, je ne dis pas de subir personnellement aucun joug, mais de s’astreindre à aucune discipline, — dénoncer l’individualisme comme l’origine à peu près unique des maux qui travaillent la société de son temps. Il en accuse ailleurs « le manque de religion » et « la toute-puissance de l’argent ». Mais le grand ennemi, c’est l’individualisme ; et, en effet, ce sont de dangereux personnages que des « individualistes » comme son Rastignac, son Vautrin, ou son Bridau. L’accuserons-nous, à ce propos, de contradiction, et feindrons-nous, avec une ironie facile et banale, de nous étonner que ses principes ne soient pas d’accord avec son « tempérament » ? En aucune manière ! nous surtout qui croyons que les « principes » nous ont été donnés pour contredire et régler les « tempéraments ». Mais, ce qui sera beaucoup plus juste, et conforme à la réalité, nous verrons dans la guerre