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la date de 1833, on l’y retrouve, naturellement ; et, dans une analyse du Médecin de campagne, il faudrait donc discuter les opinions que Balzac a mises dans la bouche du docteur Benassis. Mais, d’une manière générale, l’art de Balzac, sa conception de l’art et de la vie, la représentation qu’il nous en a donnée dans sa Comédie humaine, ne sont ni nécessairement, ni même très étroitement solidaires de ses opinions politiques ou religieuses.

Il a essayé, je le sais bien, de se persuader le contraire à lui-même, et il l’a essayé persévéramment et obstinément, dans les Préfaces que nous avons vu qu’il dictait à Félix Davin, et dans l’Avant-propos de la Comédie humaine ; — et je pense qu’il y a réussi. Il ne l’a pas persuadé à ses contemporains, qui, tout en l’admirant, ont semblé faire assez peu de cas de sa politique ou de sa « sociologie ». Les opinions politiques ou religieuses de Balzac, — quoi que d’ailleurs nous en pensions, et que nous les partagions ou non, — ne font pas corps avec son œuvre. Elles s’en distinguent, et on les en détache. Et elles peuvent d’ailleurs avoir leur intérêt, mais cet intérêt