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tous les universitaires qui affectaient de le dédaigner. Son Cours de philosophie positive, achevé de rédiger en 1842, nous offre, avec la Comédie humaine, datée elle aussi de 1842, de remarquables analogies. La moins symptomatique n’est pas sans doute l’importance, nouvelle alors, que Balzac et Comte attachent aux sciences de la vie, qu’ils considèrent tous les deux comme les véritables sciences. Et, en effet, les autres sciences ne sont que les sciences de l’abstraction ou de la pensée pure, mais celles-ci sont les sciences de la réalité. C’est précisément aux environs de 1840 que ces idées commencent à se répandre ; et on comprend aisément qu’ayant pour objet d’enlever l’homme à l’inutile, oiseuse, et vaniteuse contemplation de soi-même, pour l’inciter à s’étudier d’abord en tout ce qui n’est pas lui, mais autre chose que lui, les effets de ces idées se fassent ensemble partout sentir où l’individualisme avait dominé trop longtemps ; et qu’ainsi la transformation de la littérature nous apparaisse comme une conséquence de la transformation générale des esprits.

Ajoutons, si l’on le veut, qu’il y a en littéra-