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table, et Victor Hugo lui-même n’a pas la plaisanterie plus lourde que Balzac. Je renvoie le lecteur qui trouverait le mot un peu vif, à la biographie de Fritz Brünner, fils de Gédéon, dans le Cousin Pons : « Ici commence l’histoire curieuse d’un fils prodigue de Francfort-sur-Mein, le fait le plus extraordinaire et le plus bizarre qui fût jamais arrivé dans cette ville sage, quoique centrale… » Je ne l’aime pas beaucoup non plus, quand il nous présente ses élégants, « cravatés de manière à désespérer toute la Croatie », ni quand encore il met dans la bouche de son Bixiou des « mots » qui sentent l’estaminet ou la salle de rédaction des journaux « tintamarresques ». Il y a dans ce grand romancier un fond de commis-voyageur, et en vérité, si l’on voulait parler son langage, on pourrait dire que, pour peindre son « illustre Gaudissart », il n’a eu, sans sortir de chez lui, qu’à se regarder dans son miroir.

Mais je ne saurais trop le redire, — car la distinction est capitale, quoiqu’une certaine critique persiste à n’en pas tenir compte, — ce n’est pas faire de la « littérature personnelle » que