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ceci, on pourrait dire que c’est tout le Lamarckisme. »

Mais, la remarque faite, c’est, — naturellement, — dans le sens esthétique du mot, que nous l’appelons un « naturaliste » ; et ce mot, depuis le XVIIe siècle, a reçu, dans la langue littéraire, quoi qu’on en ait pu dire, une signification nettement définie. « L’opinion qu’on appelle naturaliste, dit un texte de ce temps-là, est celle qui estime nécessaire l’exacte imitation de la nature en toutes choses. » Développons un peu ceci : nous ne serons pas loin d’avoir caractérisé le roman de Balzac, si nous montrons en quoi La vieille Fille ou le Curé de Tours, sont des romans « naturalistes ». Et nous pourrions alors faire un pas de plus, ou même deux. Il y aurait moyen de montrer que les romans de Balzac ne sont des romans que dans la mesure où ils sont « naturalistes », et qu’ils se classent eux-mêmes entre eux, je serais tenté de dire automatiquement, selon qu’ils répondent, avec plus ou moins d’exactitude, aux exigences d’un art naturaliste. Le grand défaut de son Vautrin n’est que d’être un roman romantique.