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vient précisément de le voir dans ce que nous avons dit de la « signification historique » de son œuvre ; et je pense que tout à l’heure on le verra mieux encore. Mais, de toutes ces observations, qu’il serait aisé de poursuivre et de développer, et qu’au surplus on a vingt fois faites, qu’en résulterait-il ? et quand la justesse en serait évidente, quand la profondeur en serait admirable, n’auraient-elles pas toujours ce défaut que ni « l’art du pathétique », ni « la faculté d’arriver au vrai », ni « la force de la conception », ou même « le don de construire des plans », n’étant caractéristiques et constitutifs du roman, — je veux dire ne l’étant pas plus que du drame, ou de la comédie, — ce ne serait pas, ou ce serait à peine le romancier que nous aurions montré dans l’œuvre de Balzac.

Qu’on nous pardonne de revenir et d’insister sur ce point, puisque, à vrai dire, nous n’aurions pas entrepris cette étude, si ce n’en était ici la raison d’être, et, à nos yeux, le grand intérêt. Le roman de Balzac est autre que le roman de ses devanciers, et s’il est autre, c’est surtout en ceci qu’il n’est ni la comédie, ni le