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semble avoir, par endroits, d’excessif, ni en qui se résume ou s’abrège, avec plus de vérité, l’histoire de toute une génération. La Reine des Roses est toujours la Reine des Roses, mais toute une transformation s’est accomplie de César Birotteau à Célestin Crevel : la Cousine Bette est un épisode de cette transformation. Et, dans le récit de cet épisode, il y a beaucoup d’autres choses, mais rien de plus remarquable que le relief et la saisissante vérité des traits par lesquels, en s’opposant à tous ceux qui l’ont précédé, il s’affirme, si l’on ose ainsi dire, contemporain de son époque. La monarchie de Juillet revit dans la Cousine Bette, comme les années heureuses de la Restauration dans César Birotteau, et comme dans les Chouans l’esprit de la Révolution.

On voit peut-être ce que nous voulons dire, en insistant sur la signification proprement historique des romans de Balzac ; et combien ce genre d’historicité diffère, tout en en procédant, du caractère des romans de Walter