Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plet, s’il eût omis cette page importante. Le classement qu’il avait entrepris devait être l’œuvre du reste de sa vie ; aussi n’est-il point parfait encore ; mais, tel qu’il est, il embrasse tant d’horizons qu’il s’en faut peu qu’on ne voie le monde entier du point où il vous place. »

Nous renoncerons encore, tandis que nous y serons, à une habitude invétérée, mais un peu fâcheuse, de la critique ; et nous n’entreprendrons pas, pour caractériser le roman de Balzac, de le comparer lui-même aux romanciers ses contemporains. Sainte-Beuve écrivait, au lendemain de la mort du romancier, dans ses Causeries du Lundi : « Il y aurait, dans un travail moins incomplet, et si l’on était libre de se donner carrière, à bien établir et à graduer les rapports vrais entre le talent de M. de Balzac et celui de ses plus célèbres contemporains : madame Sand, Eugène Suë, Alexandre Dumas. En un tout autre genre, mais avec une vue de la nature humaine qui n’est pas plus en beau ni plus flattée, M. Mérimée pourrait se prendre comme opposition de ton et de manière, comme contraste… »