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Vie militaire, — qui commence avec les Soldats de la République, en 1793, pour se terminer avec le Corsaire algérien, en 1830, — a quelque chose de bien systématique, et qui ne relève pas tant de l’inspiration personnelle et vécue du romancier, que de l’obligation qu’il s’est imposée de remplir là toute l’étendue de son cadre. Il fallait qu’il y eût, dans sa Comédie, des scènes de la vie militaire, parce que la vie militaire est un aspect de la vie contemporaine, et, dans ces scènes de la vie militaire, il fallait que la République, l’Empire et la Restauration eussent chacun leur part, puisque c’est de 1792 à 1835 que la société qu’il décrit a vécu. Cela est un peu bien artificiel !

C’est encore ainsi que, dans les Scènes de la Vie privée, devaient figurer les Enfants ; Un Pensionnat de Demoiselles ; Intérieur de collège, pour une seule raison, qui n’est peut-être pas que ces sujets fussent pour le romancier d’un bien vif intérêt, mais parce que l’un des problèmes de la vie contemporaine est celui de l’éducation, et ce problème, aux environs de 1840, Balzac s’est aperçu qu’à peine, dans son Louis Lambert, l’avait-il effleuré. Rapportons au