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LE PARNASSE CONTEMPORAIN.

Baudelaire. Ce que toutes ces œuvres, — et quelques autres que l’on pourrait y joindre, — ont de commum entre elles, un seul critique alors, autant du moins qu’il me souvienne, M. J.-J. Weiss, eut assez de pénétration pour l’apercevoir, et de bonheur pour le démêler. Grâce à lui, grâce à ce triage aussi que le temps opère tout seul, nous le discernons plus clairement aujourd’hui, sans qu’il soit encore bien facile de le définir avec exactitude. Il semble donc que ce fût au dehors, dans la forme, une certaine vigueur ou même brutalité de facture, et intérieurement, au fond, un effort pour serrer la réalité de plus près. Le roman de Flaubert, essentiellement différent de celui de Balzac, s’opposait ainsi au roman de Charles de Bernard ou de Jules Sandeau à peu près comme le théâtre de M. Dumas fils, profondément différent de celui de son père, s’opposait au théâtre de Scribe ou Bayard. Plus nettement posé dès lors dans l’esprit de M. Dumas fils, moins nettement dans celui de Flaubert, le problème était bien le même, et, pour l’un comme pour l’autre, il s’agissait d’établir entre la littérature et la vie ce que nous pourrions appeler une équation parfaite. On n’oubliera pas que c’était aussi l’objet de M. Taine, qui publiait, vers ce temps-là même, ses premiers Essais de critique et d’histoire. La direction générale du mouvement étant ainsi déterminée, nous allons voir comment les premiers parnassiens s’y rattachent.

Ce n’est point, en effet, à M. Catulle Mendès, qui