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THÉORIE DU LIEU COMMUN[1]




Le titre est heureux et piquant, le livre l’est moins : d’abord, parce que le contenu n’en répond pas assez exactement au titre, et puis, parce que l’auteur y a voulu mettre trop d’esprit. C’est qu’il n’est pas si facile, en effet, de trouver une bonne plaisanterie. Un moyen sûr de ne pas l’attraper est peut-être même de courir après elle. La chute est devenue trop aisée de la plaisanterie dans la drôlerie, de la drôlerie dans la calembredaine, de la calembredaine dans la grossièreté. Nous n’appellerons pourtant pas ce Dictionnaire des lieux communs en exemple. L’auteur est mort, il y a quinze jours ou trois semaines à peine, et nous lui devons ce témoignage de courtoisie de ne pas mettre inutilement en lumière les défauts d’un livre

  1. Dictionnaire des Lieux-communs, par M. Lucien Rigaud, un vol. in-18. Paris, 1881 ; Ollendorff.