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de m. le comte d’haussonville.

à moi et ce n’est pas sans quelque appréhension que mon ignorance va s’enhardir à vous opposer une légère contradiction.

Je vous communiquerai d’abord quelques doutes sur l’utilité dont vous semblez pénétré d’introduire dans la langue des lettres le vocabulaire de la langue des sciences. Lorsque vous nous entretenez de l’embryologie des genres, de leur morphologie et de leur différenciation, au lieu de nous parler tout simplement de leurs origines, de leur forme et de leurs différences, je n’aperçois pas bien ce que votre discours y gagne en clarté et je sens ce qu’il y perd en harmonie. Mais ce n’est là qu’un détail et ma querelle va plus haut. N’avez-vous point scrupule, en introduisant la science dans le domaine de la littérature, de vous être rendu coupable d’une véritable trahison ? J’ai hâte d’expliquer ce gros mot. La science est deve-