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de m. le comte d’haussonville.

l’Académie rend aujourd’hui justice, vous paraissiez, Monsieur, avoir ignoré jusqu’à présent la véritable raison et je ne suis pas fâché de vous l’avoir fait entendre en passant.

L’indépendance et la fermeté des principes, ces hautes vertus, ne suffisent encore point à satisfaire votre ambition pour la critique. Désireux de l’égaler aux plus nobles emplois de l’esprit humain vous avez jeté les yeux autour de vous, et vous avez été frappé du grand nombre de sciences que notre époque a vues naître ou se développer : la science économique, la science sociale, la science pédagogique, la science pénitentiaire, sans parler des autres, les vraies, et vous vous êtes demandé pourquoi la critique ne deviendrait pas une science à son tour. Depuis quelques années cette idée paraît hanter votre esprit et votre plume n’a peut-être pas écrit